En permaculture, il est fréquent de se poser des questions sur l’incorporation de matières organiques dans le sol de son jardin, comme des rondins de bois, des branchages ou du BRF. Ces questions sont très controversées et peuvent perturber les jardiniers. Cependant, nous sommes tous d’accord pour affirmer que les matières organiques qui se décomposent améliorent la fertilité du sol. Afin d’atteindre un terreau fertile et abondant, il est important de prendre en compte le climat et la météo, ainsi que de savoir si l’on veut enfouir les matières organiques ou les intégrer à une butte vivante. Il est aussi nécessaire de considérer si elles sont décomposées ou non. Observer ce qui se passe dans la Nature peut être une bonne façon d’aborder cette question.
L’exemple de la Nature
Les débris végétaux et excréments animaux s’accumulent dans une forêt et commencent à se décomposer lentement pour former de l’humus. Ce dernier est intégré au sol par l’action des vers de terre, des champignons et d’autres organismes vivants.
Pourquoi ne pas enfouir les matières organiques ?
Claude Bourguignon, agronome, explique que l’enfouissement du bois en état de décomposition peut être justifié dans des conditions particulières de sol et de climat. Par exemple, en zone sahélienne et sur sol sableux et pauvre en matière organique, car la cellulose peut alors efficacement retenir l’eau. Cependant, si le bois n’est pas décomposé au moment de l’enfouissement, cette pratique n’est pas recommandée.
L’importance du climat et du sol
Dans des sols lourds et à climat froid, l’enfouissement des matières organiques est déconseillé car les vers de terre et autres organismes ne peuvent pas suffisamment les décomposer. En revanche, sous un climat chaud et avec un sol léger, l’incorporation de matières organiques est avantageuse car le bois permet de conserver l’eau et donc d’hydrater les cultures. Cependant, selon Claude Bourguignon, il faut distinguer entre enfouir le bois dans le sol ou l’intégrer à des buttes.
Le cas particulier des buttes ?
Les permaculteurs enfouissent du bois en décomposition dans le sol et le placent également au-dessus du sol pour former des buttes. Celles-ci sont hors-sol et ne sont pas soumises aux mêmes règles. Elles contiennent de l’air, ce qui permet la décomposition des matières organiques par les champignons décomposeurs, ce que confirment les jardiniers ayant déjà constitué des buttes.
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Dans quels cas est-il possible d’enterrer ses déchets organiques ?
L’utilisation de matières organiques déjà décomposées ne pose pas le problème de la décomposition dans le sol. Le compost et l’humus peuvent être intégrés pour fournir des nutriments aux plantes cultivées ou semis directs. Toutefois, il est préférable d’accepter le rythme naturel de la décomposition plutôt que d’enfouir du compost inutilement.
Résumons
Il y a 3 cas de figure à prendre en compte pour l’enfouissement des matières organiques: non décomposées, décomposées et les buttes vivantes. Pour les matières organiques non décomposées, il est préférable de ne pas les enfouir sous nos latitudes, et encore moins si le sol est froid. Toutefois, un petit test peut être effectué. Pour les matières organiques décomposées, l’enfouissement est possible pour favoriser le développement initial des cultures. Et enfin pour les buttes vivantes, l’intégration des matières organiques brutes est possible. La problématique d’enfouissement des matières organiques étant complexe, il n’y a pas de vérité universelle à suivre. Il convient donc d’avoir un esprit ouvert et d’expérimenter afin de prendre les bonnes décisions.
